Zakouskis de grillons et salades de vers
DSC 0002Avez vous déjà goûté des sauterelles au chocolat ? À Hexapoda, c’est possible. Les 27 et 28 octobre, le musée nous a ouvert ses portes pour un premier week-end « entomophagique ». Et si vous avez manqué l’événement, une séance supplémentaire est organisée les 10 et 11 novembre. La consommation d’insectes par l’homme est mise à l’honneur. Au programme, informations, observations et surtout dégustations. Une découverte gastronomique intéressante.

 

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Dans nos pays occidentaux, les insectes de nos jardins sont rarement présentés dans nos assiettes. Pourtant, Hexapoda nous prouve que c’est possible. On propose aux visiteurs des insectes cuisinés : grillons, vers de farine, etc. Atypiques, ces préparations n’en sont pas pour autant immangeables, bien au contraire. Les grillons, par exemple, ont un goût de noisette (testé et approuvé !). Si on est un peu méfiant, on peut les déguster accompagnés de biscuits et enrobés de chocolat. Les adeptes du salé y trouvent aussi leur compte : toasts et fromage frais à l’ail, le tout saupoudré de vers. Pour les vrais aventuriers, les vers frits sont également présentés tels quels, sans autre ingrédient. Un jeune visiteur a d’ailleurs bien apprécié leur croquant. Son père, quant à lui, a avoué que « la surprise, c’est qu’il n’y en a aucune ». Un groupe de jeunes a même bénéficié d’un cours de cuisine particulier et après une observation attentive de la cuisson, ils ont apprécié le goût du grillon. L’intérêt des visiteurs était donc bien réel.

DSC 0003En complément de la dégustation, les scientifiques nous expliquent en 15 panneaux, les bienfaits nutritifs des insectes et répondent aux questions qui nous viennent naturellement à l’esprit : Pourquoi encourage-t-on ce type de nourriture en Europe uniquement maintenant ? Pourquoi ces bestioles ? Lesquels peut-on manger ? Et j’en passe. Et pour ceux qui souhaitaient en savoir plus, le directeur du musée, Fréderic Francis, est revenu sur quelques détails pour les expliquer. L’entomophagie, ou – vous l’aurez compris – l’alimentation des humains avec des insectes, est en réalité une pratique vieille comme le monde. Aujourd’hui encore, on la retrouve en Australasie et dans les régions indo-Malaise, Paléarctique et Afro-tropicale, où la consommation d’insectes est quotidienne. L’entièreté du continent américain est aussi concernée. Au Mexique, par exemple, certains restaurants suggèrent aux touristes des plats – souvent très chers – à base d’insectes.

DSC 0004Si les Européens ont un a priori négatif, c’est avant tout parce que l’aspect visuel des vers répugne. Leur représentation provoque une certaine peur. Notre difficulté à en manger s’expliquerait par le fait que « la pensée magique repose sur le principe d’incorporation, la loi de la similitude et de la contagion* ». Ainsi, les présenter en poudre ou broyés réduirait notre appréhension. Certaines précautions sont tout de même à prendre en compte. Une personne ne peut en absorber plus de 50 gr par jour car que cette nourriture est de 3 à 5 fois plus riche en protéines que la viande de bœuf, il ne faut donc pas en abuser. Enfin, bien que les normes sanitaires sont très strictes, les pesticides peuvent aussi être source de danger. Pourtant, le régime entomophage n’est pas à négliger puisque, complété par des légumes et des fruits, c’est une alimentation équilibrée. De plus, même si l’information est peu connue, des fragments d’insectes sont retrouvés notamment dans le chocolat, les pâtes, les nouilles ou les jus de fruits. Consciemment ou non, on en mange déjà, alors, pourquoi ne pas généraliser la pratique ?

 

 


 

Toutes photos © Margaux Leroy
* Un panneau de l'exposition est consacré à cette problématique, avec des explications de psychologues.

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