Paul van Hoeydonck, l’archéologue du futur

Toute vie naît du cosmos : voilà l’une des constantes de la conviction de Van Hoeydonck, et il est donc naturel qu’il y revienne toujours pour en recréer les caractéristiques typiques qui illustrent sa propre conception philosophique de l’univers.

Son intérêt – et sa préoccupation -  pour les activités de la NASA, vues à la lumière de l’expansion de l’homme, ont toujours entretenu chez Van Hoeydonck un certain état d’esprit.

space torso with flower1980C’est ainsi qu’à la base des Archeos et des Bios, on retrouve un voyage en Grèce et que, formellement, les Bio Space Torsos portent l’empreinte de son voyage en Égypte. Son voyage à Kyoto (1984) (la ville de la lune) a été pour lui une révélation dont sortent toute une série d’œuvres, les « Kyotoscopes ». Il a voyagé aux Indes en 1991. Ce voyage fantastique l’a aussi inspiré à créer une série de nouvelles œuvres dans lesquelles surtout « Jaipur Observatory » était l’impulsion. Il créa aussi de nombreuses planètes comme « The Planets on Jantar Mantar ». Des voyages consciemment sélectionnés sont également déterminants et d’un intérêt primordial pour les dessins de Van Hoeydonck.

Space torso with flower, 1980

NewYorkRabbits on ONC1981

New York rabbits on ONC, 1981

Il serait utile de nous y arrêter quelques instants. New York et Venise sont deux villes qui ont joué un rôle capital dans la vie de l’artiste. Ce sont également des symboles de deux mondes diamétralement opposés. La première ville, en effet, est toute tendue vers l’avenir, la deuxième vit refermée sur son passé ; deux caractéristiques qui, nous l’avons vu, se retrouvent dans l’ensemble de l’œuvre de Van Hoeydonck.

Depuis 1970-71, Van Hoeydonck a fait des dessins en y intégrant des photos couleur en polaroïd. À l’origine, toutefois, il n’y avait aucun lien organique avec l’espace. Il ne tarderait toutefois pas à se manifester. En 1977 paraissent les séries Moonscapes et Moonrocks, suivies bientôt de New York Space Windows où pour la première fois l’artiste mélange ses propres prises avec des images ramenées de la lune par les astronautes. Ces collages furent à leur tour photographiés et réemployés dans des compositions nouvelles.

Elephant men1988Le recours à des photos, que l’artiste sort de leur contexte caractéristique, a toujours été considéré par lui comme une technique d’assemblage. Le dessin lui-même part toujours de certaines formes déjà présentes dans les photos essentiellement grâce au procédé de l’acte automatique. C’est ainsi que disparaît complètement la réalité logique en faveur d’une poésie de l’étrange qui, progressivement, rappelle de plus en plus le monde interplanétaire.

GretchenImWald1975-82Le Cosmos, en effet, reste l’un des domaines les plus passionnants pour l’esprit, monde où s’épanouissent le mieux l’imaginaire et l’imagination. Que l’intérêt pour le cosmos soit devenu un besoin pour les hommes nous n’en voulons pour preuve que l’audience accrue des films et des feuilletons télévisés de science-fiction évoquant l’espace et qui connaissent un succès inégalé jusqu’à ce jour.

Elephant men, 1988
Gretchen im Wald, 1975/82   

L’astromobile « Curiosity Rover » a atterri le 5 août 2012 sur Mars. Le président Obama parle d’une prestation technologique inconnue. Pour Paul Van Hoeydonck cette prestation signifie la confirmation de sa vision prophétique concernant la possibilité de l’homme d’émigrer vers d’autres planètes et de résoudre ainsi le problème de la surpopulation. Il croit aussi fermement dans la présence de vie sur d’autres planètes comme Mars, entre autres. Au début des années ’60 il prétendait qu’on entrait dans une nouvelle Renaissance. La Planète Rouge se trouve maintenant à notre portée. L’établissement est prévu pour 2023. On peut déjà s’inscrire pour un « one-way ticket ». Les « Martian Chronicles » (1950) de l’auteur Américain de science fiction Ray Bradbury, récemment décédé, reçoivent de nouveau pleine attention. L’exploration de l’homme dans l’espace est de nouveau à l’ordre du jour.

 

 

 

                                                                                  Willy van den Bussche
Septembre 2012

 

crayongris2Willy van den Bussche est historien de l’art, Conservateur en chef honoraire du PMMK, Musée d'Art Moderne à Ostende et du PMCP, Musée Constant Permeke à Jabbeke. Il est aussi fondateur et organisateur de Beaufort , Triënnale d'Art Contemporain sur Mer.

 

L'Université de Liège décernera le titre de docteur honoris causa à Paul van Hoeydonck lors de la cérémonie de rentrée académique le 26 septembre 2012.

 

 


 

VandenBussche-VanHoeydonck

 Paul van Hoeydonck (à droite)
et Willy van den Bussche

Willy van den Bussche a consacré plusieurs publications à l’oeuvre de Paul van Hoeydonck :

W.Van den Bussche, F.Wengen, Ph.Mertens, M.Van Boven, P.Restany, P.Reichart, J.Natasi , J.Van Der Marck, Retrospectieve Paul Van Hoeydonck, Cultuur Centrum,Turnhout, 1976.

W.Van den Bussche, Monografie Paul Van Hoeydonck;Lannoo,Tielt, 1980 

W.Van den Bussche, Paul Van Hoeydonck, Arte Print, Brussel, 1982

W.Van den Bussche, Kyotoscoop, PMMK, Oostende, 1989.

W.Van den Bussche, Rétro Paul Van Hoeydonck ,l'Abbaye des Cordeliers Chateauroux, 1990

W.Van den Bussche, Bollen, Designdruk Van Damme, Brugge, 1990

W.Van den Bussche, cat. Paul Van Hoeydonck, A.Mibus Whitford and Hughes gallery, London, 1990

W.Van den Bussche en P.Van Hoeydonck, Retrospectieve Paul Van Hoeydonck, PMMK, Stichting Kunstboek, Brugge, 1995

W.Van den Bussche, PaulVan Hoeydonck, Spacescapes, Mutants, Astros, Édition Guy Pieters Knokke, 2011

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