L'espace des jeux vidéo

Les simulateurs

Enfin, dernière catégorie que ce rapide survol mentionnera, les simulateurs de vol spatial. L’objectif, dans ce cas, est le réalisme. Les simulateurs tentent de prendre en compte le maximum de paramètres physiques pour obliger le joueur à ne rien laisser au hasard. Ces « jeux » requièrent de leur utilisateur une certaine connaissance de la mécanique céleste et de la mécanique spatiale, afin de régler au mieux les innombrables commandes et procédures permettant le lancement d’une navette ou d’une fusée.

Microsoft Space Simulator (1994) est l’un des premiers à proposer un simulateur ouvert, c’est-à-dire non spécialisé pour un type de mission particulier (le lancement d’une fusée ou l’alunissage d’un module par exemple). L’idée est de laisser le joueur décider lui-même des objectifs de sa mission. Particulièrement ardu, voire frustrant, il demande un investissement énorme de la part du joueur.

sc8Figure 11 - Microsoft Space Simulator (1994)

Dans le même esprit, Orbiter (première version en 2000, toujours en développement, dernière version en date en 2010) reprend le principe du simulateur universel réaliste. Mouvement des planètes, gravitation, physique de l’espace sont modélisés avec précision. L’idée est de permettre au joueur d’explorer le système solaire avec des véhicules au comportement réaliste, qu’ils soient réels (la navette spatiale) ou fictifs (le delta-glider). Il est possible également de simuler des accostages avec la station spatiale internationale ou d’autres navettes spatiales. Développé par Martin Schweiger, professeur à la University College London, ce jeu, par la complexité de l’ensemble, semble réservé aux passionnés, qui pourront malgré tout éprouver une grande satisfaction à la réussite d’une décollage sans accroc.

sc9Figure 12 – Orbiter (2000-2010)
sc10Figure 13 – Orbiter (2000-2010)

Ce rapide tour d’horizon voulait simplement pointer un domaine que l’université investit peu mais qui offre néanmoins un ensemble d’objets culturels originaux et passionnants à étudier. Cette brève présentation n’avait d’autre ambition que d’en montrer leur diversité et la richesse de leur histoire.

Björn-Olav Dozo
Août 2012

Björn-Olav Dozo est chargé de recherches du F.R.S.-FNRS et rattaché au Centre d'étude de la littérature francophone de Belgique, à l'ULg. Ses recherches s'inscrivent dans le domaine des humanités numériques. Il enseigne notamment les genres paralittéraires.

Voir aussi son Parcours chercheur sur Reflexions

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