La saison 2009-2010 de l'Opéra de Liège : Une pluie d'étoiles sous un chapiteau
samson et dalila ORW

Le luxueux chapiteau de la Fenice de Venise  sera installé en juin dans l'espace de Bavière, pour y accueillir les représentations de l'Opéra de Liège pendant les travaux. Spécialement étudié pour l'acoustique,  il permettra l'excellent confort d'écoute des artistes prestigieux invités cette saison.

 

 

 
 
portraits orw
De g à d :  Riccardo Muti, Ruggero Raimondi, Ekaterina Sadovnikova, Laura Polverelli, Philippe Sireuil

Les travaux de rénovation de l'Opéra royal de Wallonie vont débuter dans quelques jours. Outre les restaurations – toiture, fenêtres et façades –, il devenait indispensable de modifier le bâtiment pour répondre aux normes actuelles de gabarit et d'équipement de scène des productions importantes.  Il sera, de plus, surhaussé pour permettre l'intégration d'une salle de répétition et des bureaux de direction.

chapiteau ORW

Est-ce pour faire oublier les inconvénients du changement de lieu que l'opéra de Liège met à l'affiche des noms extrêmement prestigieux, tant à la direction de l'orchestre et à la mise en scène que du côté des chanteurs ?

C'est assurément pour rassurer le public liégeois – après celui de Venise – que le luxueux chapiteau  portera le nom de Palais Opéra. Long de 70 mètres et large de 35, le Palais Opéra de Liège aura une capacité de 1100 places, avec une bonne visibilité sur une scène plus large que l'actuelle. Un grand espace de 500m2 sera réservé aux foyer, vestiaire et billetterie. Si l'intérieur est celui du PalaFenice, l'extérieur doit être adapté à notre climat, par la pose d'une nouvelle couverture noire.  Le Palais Opéra de Liège sera inauguré les 22 et 23 août, par les désormais traditionnels concerts d'été, puis abritera tous les spectacles à l'exception des trois premiers.

Pour sa troisième saison à la tête de l'ORW, Stefano Mazzonis di Pralafera entend toujours baigner la cité ardente de musiques et surtout de voix italiennes. Son répertoire reste fortement ancré dans le XIXe siècle, avec deux seules incursions dans le XXe siècle.

 

Samson et Dalila

En ouverture de saison, Samson et Dalila, de Camille Saint-Saëns sera présenté au Country Hall Ethias, un grand opéra très lyrique, très romantique, avec dans le rôle de Samson, le célèbre ténor José Cura, qui, outre ses talents de chanteur, est aussi chef d'orchestre et compositeur. En 2003, à Hambourg, il a fait l'événement en montant sur scène pour interpréter Canio (I pagliacci), après avoir dirigé l'orchestre pendant la première partie de la soirée.


En collaboration avec le Festival des Nuits de septembre,  Dido and Aeneas, sera donné au public hors abonnement pour une seule représentation, le 4 octobre.  Cet opéra de chambre tout à fait remarquable fera l'objet d'une mise en scène contemporaine.

West side story

 

Place à la comédie musicale, dans la salle du Forum, avec West side story de Leonard Bernstein, qui nous arrive de Paris, après un détour par l'Angleterre. Créé en 1957 à Broadway, cette œuvre est surtout connue par l'adaptation au cinéma, de Robbin et Wise.

Le travail de Joey McKneely tend à respecter l'esprit et la chorégraphie originale de Jerome Robbins. Le public parisien a apprécié la force et la violence de cette guerre des gangs, les couleurs vives, les danses énergiques, les voix lyriques mais aussi les voix plutôt "comédie musicale". 


La fête continue en novembre avec une représentation unique, en version concertante, de Don Pasquale, dirigée par un chef exceptionnel : Riccordo Muti !  C'est pour Liège un grand honneur de recevoir ce chef hors du commun, à l'impressionnante discographie, qui a dirigé la Scala de Milan pendant près de 20 ans, tout en se produisant avec de nombreux orchestres prestigieux de par le monde.

Une autre star sera chez nous en novembre : Ruggero Raimondi qui interprétera le rôle titre de Falstaff de Verdi, aux côtés de Alberto Rinaldi, dans le rôle de Ford. Après quelques ennuis de santé ces dernières années, Raimondi doit désormais s'économiser quelque peu. C'est donc une grande chance de le voir se produire à Liège, dans un rôle qu'il a déjà interprété à Nancy et à Gênes.

En coproduction avec l'Orchestre philharmonique de Liège, hors abonnement de nouveau, on pourra entendre Céphale et Procris ou l'amour conjugal de André Ernest Modeste Grétry en version concertante, à la Salle philharmonique.  Pour l'occasion, c'est l'ensemble Les Agremens et le Chœur de chambre de Namur, que dirigera Guy Van Waas. Le compositeur liégeois avait 32 ans lorsqu'il composa cet opéra dont le livret est tiré des Métamorphoses d'Ovide.

Et l'année se clôturera en beauté avec l'opérette de Franz Lehár, Le pays du sourire, mise en scène par Stefano Mazzonis di Pralafera, le directeur général, dont on a pu apprécier le talent et le sens de la scène la saison dernière dans  Le barbier de Séville ou dans La Traviata. C'est dans la version française de l'oeuvre, créée à Gand en 1932, avec sa fin heureuse, quon pourra applaudir Marc Laho et  Sophie Marin-Degor.

Après la reprise de I Capuleti e i Montecchi de Bellini, avec Laura Polverelli et Patrizia Ciofi, l'ORW présentera un Rigoletto de Verdi, qui s'annonce grandiose, dans une mise en scène de Philippe Sireuil avec Mark Rucker et Cinzia Forte.C'est Paolo Arrivabeni qui dirigera l'orchestre. Metteur en scène remarquable, Philippe Sireuil a déjà été souvent apprécié à Liège, où il a signé Lulu, Don Giovanni, Cosi fan tutte, Le Nozze de Figaro, Pelléas et Melisande. 

 

portraitsORW
De g à d :  Alberto Rinaldi, Cinzia Forte, Patrizia Ciofi, Claudio Scimone, Yannis Kokkos, Sophie Marin-Degor

Deux petits inédits de Donizetti suivront en mai : Rita ou le mari battu et Il Campanello di notte qui placeront la soirée sous le signe du rire. Et, pour terminer la saison, un des plus grands metteurs en scène actuels, Yannis Kokkos donnera la mesure de son talent dans le Boris Godounov de Moussorgski, avec  Ruggero Raimondi.

Le jeune public n'est pas oublié. Une œuvre de Janáček lui est réservée, La petite renarde rusée, avec participation chantée du public, parents et enfants. L'ORW est d'ailleurs très fier d'annoncer qu'un quart des places sont vendues à des jeunes de moins de 26 ans et que des spectacles sont spécialement conçus pour eux, chaque année, comme cette œuvre de Janáček. Les enfants n'ont pas d'a priori, ils apprécient énormément les spectacles. Quant aux étudiants, contrairement aux idées reçues, ils sont plutôt attirés par l'opéra. C'est en tout cas ce que révèlent les chiffres de la billetterie. Il faut dire que les conditions dont ils bénéficient à l'opéra de Liège sont exceptionnelles !     

 

Claudine Purnelle
Mai 2009

 

 

Photos Samson et Dalila : ©  Rocco Casaluci