Comment décrire le Confiteor de Jaume Cabré ? Il fait partie de ces récits qui, à peine le livre refermé, vous collent à la peau ; de ces histoires qui, parce qu’elles portent un profond message, ne vous quittent jamais. Adrià Ardèvol, né à Barcelone dans les années 1950, subit dès l’enfance le joug tyrannique d’un père austère et mystérieux, propriétaire d’un magasin d’antiquités et fin collectionneur, qui veut faire de lui un brillant humaniste. A travers l’histoire d’un ancien et prodigieux violon, pièce maîtresse de cette grande collection d’antiquités d’origine obscure, le passé de la famille Ardèvol va peu à peu être révélé et, avec lui, les pires moments de l’humanité.
Confiteor est un roman magistral et extrêmement particulier, dans lequel il faut se plonger sans hésiter, sous peine de le laisser tomber et de passer à côté d’une expérience unique. L’auteur passe de la première à la troisième personne sans avertissement, d’une époque à l’autre et d’un personnage à un autre sans aucune pitié pour le lecteur qui n’a plus d’autre choix que de se laisser porter par le récit tel qu’il lui est livré. Confiteor est à la fois un roman historique, une histoire de vie et le récit d’une grande histoire d’amitié et d’amour. Mais c’est avant tout et surtout une réflexion poussée – et, vu la fin du récit, peut-être difficile à supporter – sur l’humanité et les origines du mal.
Marie-Sophie Silan
Jaume Cabré, Confiteor, Trad. Edmond Raillard, Collection Babel, Actes Sud, 2013, 920 p.
Lectures pour l'été 2017
Romans, nouvelles et récits romancés
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