200 (et plus) bizarreries scientifiques, du poil de mammouth à l'oeil de cyclope

vanBenedenLes modèles de champignons en plâtre… du docteur Auzoux ?

Pendant plusieurs années, des modèles de champignons en plâtre (en très mauvais état de conservation) ont habillé les armoires d’un couloir de l’Université. Après un colloque à l’Université libre de Bruxelles relatif à la carrière du docteur Auzoux (1797-1880), nous apprenons que Louis Auzoux, principalement connu dans le monde entier pour ses modèles anatomiques en pâte de papier mélangée à du liège, a complété sa collection pédagogique par des fleurs et des champignons…

Par acquis de conscience, nous nous penchons sur ces objets délaissés afin de vérifier si, sous les couches de poussières, ne se trouve pas une mention d’un atelier de fabrication. À notre grande surprise, une plaquette métallique nous renseigne « Dr Auzoux. Rue de l’École de Médecine à Paris ». Suite à cette belle découverte, deux modèles sur trois seront restaurés par Isabelle Pirotte (restauratrice d’objets d’art) en vue de leur mise en exposition dès juin 2017.

Dans l’intimité du couple Van Beneden en Angleterre en 1909.

À l’occasion du centenaire de la mort de Darwin, du 22 au 24 juin 1909, le couple Van Beneden se rend en Angleterre (à Cambridge, Londres et Brighton). En consultant les archives du scientifique, nous découvrons avec indiscrétion des documents passionnants qui piquent notre curiosité... Dans une farde négligemment nouée par une cordelette, se superposent des notes de restaurants et d’hôtels mentionnant même parfois le numéro de la chambre et le plat choisi (du roast-beef et de l’alcool) ;  des factures pour du parfum, des robes et des bijoux au Liberty & Co de Londres ou du whisky chez Harrods ; une commande chez un tailleur londonien, le programme d’un dîner-concert à l’Hotel Cécil de Londres ; le menu du repas du 24 juin 1909 au Piccadily Hotel ; un plan touristique « what to see » de la ville de Londres, etc.

La découverte fortuite de ces documents d’exception pose déjà la question de leur future inscription dans les inventaires des Bibliothèques universitaires.

 

Documents privés de la famille van Beneden

 

Quand la composition atmosphérique se lit comme une partition de musique...

Une éloquence rapide et saccadée typique des enregistrements télévisés des années cinquante rythme l’histoire de ces 1600 savants venus du monde entier pour observer la composition atmosphérique à la station du Jungfraujoch en Suisse. Des femmes scientifiques, cheveux courts et pantalons, cohabitent avec leurs collègues masculins pour enregistrer au jour le jour les premiers spectres solaires atmosphériques.

Un extrait télévisé du Ciné journal suisse de 1951 nous montre le Professeur Marcel Migeotte et ses collaborateurs liégeois au travail dans le laboratoire de la station scientifique suisse. Grâce à son spectrographe infrarouge construit à l’Université de Liège, il enregistre de véritables instantanés qui témoignent aujourd’hui encore de la composition de l’atmosphère terrestre de l’époque.

 

Les entrailles de Léon Frédéricq dévorées par des chiens

vieux sadique

 

Vieux Sadique dégoûtant,

J’ai l’honneur de vous informer que j’aurai bientôt le plaisir de sortir vos entrailles pour les donner à mes chiens. Cela sera leur revanche.
Prochainement, vous assisterez donc à l’expérience, comment on éventre un certain Fredericq ou un autre être semblable.

                                                                                                                         Anonyme, 1914.

 

 Impliquant un recours systématique à l’expérience sur l’animal vivant, le travail des physiologistes suscite de vives controverses. Dès le 19e siècle, dans différents milieux (artistiques, intellectuels, voire politiques), on s’émeut de cette pratique.

À Liège, Léon Fredericq utilise des singes, des lapins, des canards, et beaucoup de chiens pour ses expériences. Cette lettre de menace envers lui témoigne de l’agressivité dont il fait l’objet.

 

 

L’affaire de l’Homme de Piltdown

L’affaire de l’Homme de Piltdown fait partie des grands scandales scientifiques du début du 20e siècle. Entre 1908 et 1912, Charles Dawson prétend avoir découvert un « chaînon-manquant » dans l’histoire évolutive de l’homme grâce à un fossile, plus tard nommé Eoanthropus dawsoni et étudié par d’éminents scientifiques de l’époque. Ce fossile indique que le cerveau de l’homme a évolué avant sa mâchoire moderne. Cependant, des doutes quant à la véracité de restes fossiles sont émis dès 1913 mais sont, à l’époque, largement ignorés. L’accumulation de doutes et de données contradictoires a raison de ce mensonge en 1953 : ce fossile est un composite, alliant un crâne d’être humain assez récent avec une mâchoire de grand singe. Personne n’a encore réussi à révéler l’identité du faussaire.

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