Frédéric Saenen, L’Enfance unique

SaenenDans ce récit, Frédéric Saenen, né en 1973 à Grâce-Hollogne, sur les hauteurs de Liège, revisite son enfance sous une forme singulière, plus thématique que strictement chronologique, et en s’intéressant toujours au mot, qu’il soit écrit ou parlé. D’où l’importance des idiomes et expressions wallons commentés à la fin de chaque chapitre. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ses souvenirs s’ouvrent sur un cauchemar récurrent revenant entre ses dix et dix-huit ans : la crainte d’avaler sa langue et d’ainsi mourir par étouffement. Ce serait, d’après lui, un message de sa « Langue première » lui reprochant de l’avoir en quelque sorte trahie en passant au français. Effectivement, de trois à six ans, chez ses grands-parents, il fut « en immersion totale dans le wallon ». Enfant unique, Petit d’On, tel qu’il se surnomme, est né de « père inconnu », bien que celui-ci soit un Italien des Abruzzes. Ce qui lui vaudra quelques injures. L’homme qu’il est devenu évoque le paysage de son enfance, ses rituels, les voisins de la rue de Ruy, « fief de petits pensionnés ». Il raconte sa découverte du monde extérieur, ses premières sensations. Et puis la naissance de sa « vocation littéraire », vers les quinze ans, remplissant des pages de ses émois adolescents. Tous ces souvenirs, toutes ces images sont récrées dans un style très travaillé, profondément littéraire, tant dans la construction des phrases que dans le souci de rendre compte le plus justement possible de cette enfance, « bruit de fond de toute une vie… ».

Frédéric Saenen, L’Enfance unique (Weyrich)

Voir aussi Frédéric Saenen, Drieu de la Rochelle face à son œuvre - Frédéric Saenen, Stay behind

 

Sorties de presse des ULgistes - printemps 2017
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