Tous les deux ans, le Théâtre de Liège invitent de jeunes compagnies à présenter leurs projets théâtraux, à les confronter parfois pour la première fois au public, mais aussi à un jury composé d'une douzaine de directeurs artistiques étrangers. Cette année, 7 spectacles sont proposés, programmés de telle sorte qu'il est possible de voir deux spectacles sur une même soirée. Et de prolonger le plaisir avec les artistes lors des afters, dans une ambiance musicale éclectique et festive.
Fabrice Adde (qui donnait la réplique à Di Caprio dans The revenant) propose un seul-en-scène jubilatoire, poétique et crtique. 14 juillet ne parle pas de la Révolution française. Tout au plus de la révolte d'un personnage marginal, qui s'en prend au monde entier. Sous prétexte d'une conférence sur la prise de parole en public, l'acteur livre son ressenti sur les travers de la société et sur la position de l'acteur. C'est drôle et intelligent.
DansAlmanach le collectif liégeois Le Vlard revisite une tradition théâtrale ancienne, il tente de se réapproprier une certaine théâtralité basée sur le jeu de l'acteur. Et sur l'histoire, la mémoire collective.
(c)Thomas Delord
C'est le monde du travail qui est au coeur du spectacle C'est quand la délivrance ? Parti de l'expérience réelle d'un comédien qui au sortir de l'école, est confronté au chômage de masse des jeunes générations. Le projet commencé en 2013, veut montrer l'absurdité du système, l'infantilisation des demandeurs d'emploi, etc.
Créé à l'automne dernier au Théâtre national, La Convivialité d'Arnaud Hoedt et Jérôme Piron se présente comme une conférence ludique et drôle, mais aussi sérieuse. Les deux linguistes s'interrogent sur ce qui motivent les discours sur le respect de l'orthographe française, prétextant le respect de la langue. Remontant dans l'histoire de la langue, ils démontrent par exemple qu'elle était un critère de sélection sociale, citant les auteurs de l'époque : «L'orthographe servira à distinguer les gens de lettres des ignorants et des simples femmes».
Le Collectif Une tribu fait partie de cette nouvelle génération en Fédération Wallonie Bruxelles qui travaille sur les marionnettes et les objets. Dans La course , leur univers pluriel est mis à contribution pour interroger la compétition. Des ouvriers d'une entreprise textile s'interrogent sur la fuite de leur héros régional, le cycliste Eddy, sponsorisé depuis toujours par leur atelier. Une fuite qu'ils ne peuvent comprendre, un renoncement inconcevable...
Quand on annonce la construction d'une autoroute juste derrière chez vous, qu'avez-vous comme possibilité pour contester le projet ? C'est le point de départ de La disparition des Lucioles, spectacle proposé par le DARPA collectif qui interroge le processus de désobéissance civile. Empreint d'une certaine radicalité, le spectacle veut réveiller l'esprit contestataire du public et l'invite à "sortir du désenchantement en allumant un grand feu de libération spirituelle".
* Mercredi 26/04 : partage de témoignages sur la désobéissance civile : membres de Quinoa, Liège sans pub, Greenpeace et mpOC.
* Jeudi 27/04 : débat autour de la bretelle d'autoroute CHB à Liège avec François Schreuer et Philippe Dodrimont.
* Vendredi 28/04 : débat autour de l'activisme anti-nucléaire avec Édouard Delruelle, Fin du nucléaire, Amis de la Terre et Écolo.
* Samedi 29/04 : débat autour de la défense de l'intérêt général par la société civile avec Alexis Deswaef (Ligue des droits de l'Homme) et deux membres d'Attac – Liège
Plus d'infos : darpacollectif.com/
Sarah Brahy et Aline Mahaux, dans leur projet intitulé La montagne, dénoncent la toxicité des inégalités dans nos sociétés et interrogent la répartition du temps de travail. Elles essaient de comprendre comment l'économie peut avoir une telle impotance sur nos vies. Au travers de récits de morceaux de vie d'habitants du village de Deux-Acren, elles tentent de remettre l'humain au milieu du village.
