Armel Job, Sept histoires pas très catholiques et La Mort pour marraine

JobQuelques mois seulement après son dernier roman, Et je serai toujours avec toiArmel Job, diplômé en philologie classique de notre Université, publie conjointement un recueil de nouvelles et une pièce de théâtre.

Sept histoire pas très catholiques réunit de savoureuses  nouvelles écrites au fil des ans et dont certaines ont été publiées dans des recueils (tel Amour, amour paru en 2014 chez Weyrich), dans Le Soir ou sous la forme d’une plaquette. Toutes ont pour cadre l’Ardenne que l’auteur connaît bien pour être né à Durbuy et avoir dirigé une école à Bastogne. Et toutes sont reliées entre elles par des villages et des personnages.

Achille, un «vrai mécréant» à une époque où Dieu «était partout», «veillait sans fermer l’œil», et qui gardait secret son lieu de naissance sous un dolmen nommé «la pierre du diable», finit par accepter, la veille de sa mort, l’absolution de l’abbé Volner. Ce curé de Ferval, devenu prêtre sans avoir pourtant «jamais entendu l’appel de Dieu», bien qu’atteint d’un cancer des poumons qui ne lui lasse plus que quelques mois à vivre, savoure ses dernières cigarettes en repensant à Paula, la jeune fille rousse dont il s’était épris lorsqu’il officiait à Gromont. Devenue âgée, Paula, née de père inconnu, est perdue dans ses souvenirs en attendant un taxi. Sa mère tenait l’épicerie du village où un photographe de passage l’a photographiée, signant ainsi l’un de ses plus célèbres portraits. Au fil d’histoires qui se répondent l'une l’autre, Armel Job construit une communauté humaine dont les acteurs apparaissent au lecteur de plus en plus riches et complexes.

Job2Inspirée d’un conte de Grimm, La Mort pour marraine est la deuxième pièce de théâtre de l’auteur de Loin des mosquées après Le Concile de Jérusalem publiée en 2015. La mort, à la fois évacuée et omniprésente dans nos sociétés, est ici représentée sous les traits d’une élégante jeune femme. C’est à elle qu’un père, désespéré de voir sa femme mettre au monde un septième enfant alors qu’il peine à nourrir sa famille, et après avoir été vainement approché par le Diable et par Dieu, confie le nouveau-né, non sans hésitation. Devenu médecin, celui-ci découvre horrifié la vraie personnalité de sa «marraine» qu’il aime tant. Et avec qui il est contraint de conclure un pacte: lorsqu’elle s’approchera de sa table de travail, c’est que la dernière heure du patient sera venue. Mais quand c’est Flore, une jeune fille dont il est amoureux, qui est là, couchée devant lui, il refuse d’abdiquer.

La passion amoureuse, le deuil, l’acharnement thérapeutique, l’euthanasie sont autant de thèmes graves abordés avec intelligence et finesse. La mort, ici, n’est pas un personnage maléfique. Au contraire, commente Armel Job dans le dossier qui suit le texte, elle est «bienveillante». Elle «prend soin avec compassion des êtres humains quand plus rien ni personne ne peut quelque chose pour leur vie». L’écriture se veut légère, quotidienne, jamais tragique ou mélodramatique, revendiquant même sa dimension théâtrale, par exemple lorsque Dieu dit arriver des coulisses.

Armel Job, Sept histoires pas très catholiques (Weyrich) et La Mort pour marraine (De Boeck)
Voir aussi : Armel Job, Et je serai toujours avec toi
Voir aussi : Armel Job, De regrettables incidents
Voir aussi : Daniel Charneux, Bernard Gheur, Armel Job, dans Amour, Amour
Voir aussi : Les antichambres de l’humanité. Armel Job et l’expérience littéraire

 

Sorties de presse des ULgistes - Automne 2016
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Voir aussi : Écrivains de l'ULg