Sarah Quigley, La symphonie de Leningrad

QuigleyLa symphonie de Leningrad raconte à la fois un épisode historique, le siège de Leningrad qui a duré plus de 900 jours après la rupture du pacte germano-soviétique, et la composition de la septième symphonie de Dmitri Chostakovitch, qui vivait alors dans cette ville. Selon le parti, cette œuvre était censée montrer aux Allemands que les Soviétiques ne baisseraient jamais les bras puisque malgré la pénurie alimentaire et les bombardements, les habitants étaient toujours capables de faire de l’art et n’étaient donc pas prêts à capituler.

La narration se scinde en mini-chapitres qui font alterner les voix de différents personnages. Si la structure du roman peut, au premier abord, décontenancer le lecteur et le perdre dans les méandres de ces différents personnages, une fois le système compris, le lecteur ne peut s’empêcher de tourner les pages à un rythme effréné afin de découvrir le sort des protagonistes. Happé par l’histoire surréaliste de cet orchestre décharné dont les musiciens s’évaporent au fil du roman, engloutis par le siège de la ville, le lecteur assiste impuissant à la marche de cette tragédie et est, comme ses personnages, soulagé lorsque la représentation de cette symphonie a lieu presque miraculeusement.

L’écrivaine Sarah Quigley parvient à livrer un roman captivant sur la naissance douloureuse des mouvements de cette symphonie, le sort que subirent les habitants de cette ville livrés à eux-mêmes et la résistance artistico-physique que livrèrent ces musiciens squelettiques.

Giulia Mascoli

 

Sarah Quigley, La symphonie de Leningrad, Trad. Sylvie Cohen, Folio, 2015, 480 p.  
 

Lectures pour l'été 2016
Romans, nouvelles et récits fictifs

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