Friedrich Dürrenmatt, La panne

DurrenmattLongue nouvelle ou court roman, La panne a également fait l’objet d’une adaptation théâtrale par son auteur, l’un des dramaturges les plus importants du 20e siècle. Tombé en panne aux abords d’un petit village de la Suisse alémanique, le représentant de commerce Alfredo Traps se voit offrir l’hospitalité par un magistrat à la retraite, en attendant que sa Studebaker soit réparée. Or non seulement ce juge lui propose le gîte mais aussi le couvert. Le repas promet d’être fameux : non seulement la chère est appelée à être excellente, compte tenu des talents culinaires de la gouvernante, mais, de surcroît, d’autres invités se joignent à la soirée – en particulier deux anciens collègues du juge, un procureur et un avocat. L’une des occupations favorites de ces augustes chenus consiste à jouer au procès avec leur convive d’un soir. Traps accepte avec enthousiasme de se prêter au jeu et de figurer l’accusé, ignorant qu’il s’agit d’un jeu dangereux – ce qu’il apprendra à son détriment.

Petit bijou d’humour noir et d’absurde, La panne préfigure ironiquement la société qui est la nôtre et qui veut qu’à tout événement malheureux ou dramatique, doive correspondre un coupable. Pour éviter d’en pleurer, mieux vaut, tous comptes faits, en rire.

 

Nicolas Thirion

Friedrich Dürrenmatt, La panne, Trad. Armel Guerne, Albin Michel, 1958, rééd. Le Livre de poche, 2008, 124 p.
 

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