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Marc Atkins, From Prism Walls

01 December 2015
Marc Atkins, From Prism Walls

Discouraging Language

Everything is incurable, in unbroken English, all is fettered, by an unchanced remark, obtained by natural passing, as crowds do, in unashamed word by word gathering, although unalien to another’s needs, yet to bustle alone unsatisfied, by day by day, when no one screams, and voices turn into voices, like cloud or smoke layers holding at the ceiling, we happy many, gripping at each other’s faces, being us in most things, planning our architecture, replanting chronicles, fearsome at other’s disinterest.


 

Du découragement des langues

Tout est incurable, dans un anglais châtié, tout est entravé, par une remarque non-anodine, obtenue par passage naturel, comme les foules, en un rassemblement mot à mot éhonté, bien que pas étranger aux besoins d’autrui, mais à s’affairer seul insatisfait, jour après jour, quand nul ne hurle, et les voix se font voix, comme couches de nuages ou de fumée accrochée au plafond, nous heureuse multitude, nous accrochant au visage de l’autre, étant nous dans la plupart des cas, planifiant notre architecture, replantant des articles, terrifiés du désintérêt de l’autre.

Darkening Hotel

But what is there behind the window, do you not see, the curtain blow, the changing hue, a cast not hidden, is it beyond your perspicacity, to see the past which enters our room unbidden, as we have waited long this anxious night, for our longing to be met, as every minute by minute we have sat, as fate before fate is set, when in a thirst to justice doubts, we have anticipated the scales to weigh, and pull aside this blackest hour, to show us how on time we stain, by presence beyond accepted works, which ever finds our wondering here, as we await our past to linger, so shall we be some future hurt, to this edifice of curious guests, this numbering of traceless life, when by room and by room to unstitch the past, to nurture a present, a craving, a vice.

Hôtel gagné par l’ombre

Mais qu’y a-t-il derrière la fenêtre, ne vois-tu pas, le rideau qui se soulève, le changement de couleur, une ombre pas cachée, est-ce que cela dépasse ta perspicacité, de voir le passé qui pénètre dans notre chambre sans y être invité, comme nous avons longtemps attendu cette nuit inquiète, que nos désirs se rencontrent, comme minute après minute nous sommes assis, tel destin posé devant destin, quand pris de doutes dans notre soif de rendre justice, nous anticipons les balances à peser, et écartons cette heure la plus noire, pour nous montrer que nous souillons le temps, par une présence au-delà des travaux reçus, qui toujours trouve notre étonnement ici, comme nous attendons notre passé à s’attarder, ainsi serons-nous blessure à venir, à cet édifice de curieux invités, cet inventaire de vie sans trace, quand par chambre et par chambre découdre le passé, nourrir un présent, une envie, un vice.

Hanged Pictures

All sound carried over a western river, an exploded cell, as the pictures show, hanging in gallows, seeing none on the crowded road to fend for, spitting on the drip-drying bench in the enemy’s autumn field, in a wrongly cast memory, a trailing commentary which weeps of feigned indifference, pulled up, fed by meter, under a peeling promontory, to hold her own weight in less draping form, nor shifts, empathetic, encouraging each small soldier, to prise open the life of a squalid frame, another saline generation, tell, is the wet acridity left to flit resigned to the ground, as others crane their dutiful looks through sour smoke, or is yet theirs to sit and watch, in eternal lines, to give all, send no calls, a final inclement no, though the note says not, as here is their origin, unless observing another infertile wish, given as not something to be observed, and the hanging figure is neither, when I walked the yellow lines, there at road’s end, as the great hole fumed, nor where I waited long at its edge for someone to pull the listeners in, although there were many voices, of ridicule and lament, no one else came, the silence turned to mist, the redolence pursued the line, burning across the ways, all under a tepid November sun, which cast across bold armies holding on to the floor, mottled amongst shadowed thistledown, and cut through the haze, breaking free amongst the rattling concrete columns, a cry, which when released from the senescent machinery, broke into the pretend societal den, quiet from sniped view, where beyond the village, the many voiced graffiti read, the recent past is growing old, and is entangled in its unremembered warring form.

 

Tableaux pendus

Tout bruit se transportait par dessus un fleuve occidental, une cellule explosée, comme le montrent les tableaux, pendus en échafauds, sans voir personne sur la rue bondée de qui prendre la défense, crachant sur le banc à égoutter dans le champ d’automne de l’ennemi, dans un souvenir mal distribué, un commentaire négligé qui pleure d’indifférence feinte, redressé, nourri au compteur, sous un promontoire chauve, à porter son propre poids dans un forme moins drapée, ni artifices, empathique, encourageant chaque petit soldat, à forcer la vie d’un cadre minable, une autre génération saline, dites, l’amertume humide doit-elle aller se poser résignée sur le sol, alors que d’autres tendent leur regard soumis à travers une fumée aigre, ou leur revient-il plutôt de rester assis à regarder, en files éternelles, de tout donner, ne pas envoyer d’appels, un non définitif et peu clément, bien que la note dise que non, comme c’est ici leur origine, à moins d’observer un autre souhait stérile, donné non comme quelque chose à observer, et le corps pendu n’est ni, quand je marchais sur les lignes jaunes, là bas au bout de la route, alors que fumait le grand trou, ni où j’ai longtemps attendu à son bord que quelqu’un fasse entrer les auditeurs, même s’il y avait beaucoup de voix, tristes ou moqueuses, personne d’autre n’est venu, le silence s’est fait brouillard, l’effluve continuait la ligne, brûlant les chemins de traverse, le tout sous un timide soleil de novembre, qui se déversait sur de téméraires armées accrochées au sol, mouchetées dans l’ombre des chardons, et découpé dans la brume, libéré parmi les colonnes de bêton grésillantes, un cri, qui une fois délivré de la machinerie sénescente, fit irruption dans le prétendu repère sociétal, à l’écart d’un regard inquisiteur, où par delà le village, se lisent les graffiti aux mille voix, le passé récent vieillit, et s’emberlificote dans sa forme guerrière non remémorée.

Unsure of the edge

Unsure of the edge, between a wedged open crack in the still painted tomb, and the time bomb floating beneath the halo, which waits to reorder unholy works onto what is called the edifice, no crawl marks over the walls, or stirrups to gain height, only weights through rings of clamp nails, filed sharp to ease the pull upwards towards the crusting clouds, and cynical fractions of a calloused enclosure, containing an apostate’s withered arm, which continues to write better lines without a body attached, not solaced in memory, nor burned by eye, but scrubbed feet asymmetrically crossed, symbolising gratitude to those that take from others, fuck you at your demise, and only distract, when standing at the corner until traffic dies down, saying this is the place never to go, whatever there is, is only to be seen by silently shouting at yourself in shop windows, still, there it is again, the hole in the wall through which we our self can be watched, not to mind the too many shadows in the room, so take everything away, even the lights, no dark corners in which things hide, no doubt when crossing the inexact sands between inhabited hut and the far dusty lands, some journeys confirm the suspicion of generations, being, people who walk beside people are not alike, listen, an inextinguishable breath lies heavy on cyclical minds, forever craving the cool waters of some close by muted place, a warm blue calm which cannot be found, existing only in tiny fragments, glanced at on occasion, the land on either side being an incomplete composite, sensed, though ruptures in the superstructure, being insensible, impenetrable layers, built around none empathetic musings, at but a hundred yards apart in standard cast feet, and found in extremis with the trepidatious but enthusiastic help of a clamorous misshapen bell.

Incertain du bord

Incertain du bord, entre une fissure ouverte au ciseau dans la tombe encore peinte et la bombe à retardement flottant sous le halo, qui attend de réarranger des travaux impies en ce qui est appelé l’édifice, pas de trace de griffe sur les murs, ou d’étrier pour se hisser, rien que des poids dans des anneaux de clous d’arrimage, bien aiguisés pour faciliter la traction vers le haut vers la croûte des nuages, et des fractions cyniques d’un enclos calleux, contenant le bras rabougri d’un apostat, qui continue à écrire de meilleures vers sans corps attaché, pas réconforté dans le souvenir, ni brûlé par le regard, mais les pieds récurés croisés asymétriquement, symbolisant la gratitude à ceux qui prennent aux autres, vous baisent à votre décès, et distraient seulement, quand debout au coin en attendant que le trafic ralentisse, à dire c’est l’endroit où ne jamais aller, où qu’il soit, à regarder seulement en vous criant dessus en silence devant des vitrines de magasins, pourtant, le revoilà, le trou dans le mur par lequel nous nous  pouvons être observés, ne pas se retourner sur les trop nombreuses ombres dans la pièce, alors emportez tout, même les lumières, pas de coins sombres où se cachent des choses, pas de doute lorsque l’on traverse les sables inexacts entre la cabane habitée et les lointaines terres poussiéreuses, certains voyages confirment le soupçon de générations, à savoir, des gens qui marchent à côté de gens ne sont pas pareils, écoutez, un souffle inextinguible pèse lourd sur les esprits cycliques, à jamais assoiffés des eaux fraîches d’un lieu proche et discret, un calme chaud et bleu que l’on ne peut trouver, qui n’existe qu’en minuscules fragments, que l’on aperçoit à l’occasion, les terres des deux côtés étant un composé incomplet, perçu, par des ruptures dans la superstructure, faite de couches impénétrables, insensibles, construites autour de considérations sans empathie, à seulement cent mètres de distance en pieds moulés standard, et trouvé in extremis grâce à l’aide trépidante mais enthousiaste d’une cloche déformée tonitruante.

   

 

Traduction : Christine Pagnoulle


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