Olivier Dombret, Notre mère la montagne

DombretLe bleu domine tout au long de cette errance poétique où nous entraîne Olivier Dombret, déjà auteur de plusieurs livres, notamment chez Maelström. Le bleu des lieux et des éléments décrits et aussi celui des aquarelles d’Estelle Aguelon qui jalonnent le texte. Délaissant «le monde entier et tout ce qu’il contient», le narrateur est entraîné vers la Montagne par une mystérieuse «Elle» venue d’une ancienne terre sous la Terre, d’un océan sous les océans. Une guide et une initiatrice dont on ne saura rien, sinon qu’elle dit des «choses» qu’il ne sait pas et qu’il doit apprendre. Et c’est dans ses pas qu’il finit par atteindre la Montagne gardienne du Temps qui, elle, «connaît le chemin» et «[lui] dira [m]on foyer». Lentement, parfois difficilement, mais toujours avec ardeur, le narrateur progresse sur ce chemin intérieur où domine le bleu. «Et la terre saturée déborde de bleu / le bleu suinte des arbres et des pierres tout autour / Le bleu dégouline / Gicle des animaux / Éclabousse / Le bleu transpire de ma propre peau.»

Mais le trajet est fatigant et n’est pas sans entraves. Car la Montagne «use d’artifices / Cherche à tromper», «feint». Grâce à l’oiseau qui le visite lorsqu’il a les yeux fermés, lui apprenant ce qu’il ne sait pas encore, que la nature peut-être «mauvaise», il parvient à résister «au retour de la nuit» et «au retour du froid». Et à trouver la force, peut-être, de pénétrer dans les entrailles de la Montagne. Donc de lui-même. (L’Arbre à paroles)

 

Sorties de presse des ULgistes - automne 2015
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