Patrick Philippart, Au nom de Clara

philippartSous ce pseudonyme, le journaliste Charles Ledent signe les enquêtes de Dimitri Boizot, un journaliste parisien divorcé et père de deux enfants et remis en ménage avec la fille des boulangers où l’avait mené une enquête. Actuellement, il travaille sur un sujet délicat : la guerre des polices à l’Élysée. Au début de ce cinquième épisode, son père lui remet un dossier que lui a confié une femme croisée lors de ses sorties à vélo. Ce dossier concerne Axila, une société spécialisée dans la vente de machines-outils, dont elle veut dénoncer les «pratiques malhonnêtes». Mais le journaliste ne comprend pas : rien dans ces feuillets ne lui semble illégal ou frauduleux. Au même moment, il reçoit un coup de téléphone d’une femme lui annonçant qu’elle va commettre en meurtre. Qui sera suivi d’autres. Et qu’il sera toujours le premier prévenu. Il ne prend pas cette information au sérieux. À tort : la nuit, un nouvel appel de la même correspondante lui confirme que celle-ci ne mentait pas: elle a bien étouffé un garçon de 9 ans. Au nom de Clara, affirme-t-elle, probablement sa fille qu’elle entend ainsi venger. Mais de quoi? Et pourquoi l’a-t-elle choisi, lui qui ne peut rien révéler, ordre express du substitut du procureur. Un embargo qui ne plaît guère à son rédac’chef conscient de posséder une info exclusive. Ainsi commence cet excellent polar. Les personnages sont bien construits, le milieu journalistique est recrée avec vraisemblance (l’auteur sait de quoi il parle), les dialogues sont efficaces et, bien sûr, l’intrigue est au couteau, très bien construite, particulièrement prenante. Et l’écriture est alerte, dynamique, jamais relâchée. Que demander d’autre? 

 

Sorties de presse des ULgistes - automne 2015
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