Giovanni Lentini, J'irai plus loin

LentiniClaire (la narratrice), Josiane, Madou et Simon, auto-baptisés «Les Compagnons de la navette», font chaque matin depuis dix ans le trajet Liège-Bruxelles en train. Tous se connaissent dans le wagon, toujours les mêmes à la même place: un quatuor de joueurs de belote, une trentenaire aux yeux cernés qui fait quotidiennement partager aux voyageurs le récit de ses nuits détaillé au téléphone, un homme à bretelles, la soixantaine, qui se rend invariablement aux toilettes à 8h12 pile, excitant l’imagination des Compagnons. Un autre homme prend invariablement son petit-déjeuner – café et deux tranches de pain – avant de prévenir par téléphone sa femme qu’il a tout mangé – «même la banane». Ce trajet quotidien est rythmé par la lecture de Métro et de l’horoscope, par les bavardages de Josiane, par l’arrivée des Flamands en gare de Leuven et par le passage d’Henri, l’accompagnateur-poète aux annonces fort peu orthodoxes qui se rêvait acteur comique. Et une fois par mois, les quatre amis se donnent rendez-vous dans un petit restaurant liégeois. Cette routine, Claire a choisi d’y faire un accroc : ce 2284e jour, elle ne descend pas à Bruxelles Central. Elle va jusqu’à Ostende, gare terminus, où elle est accostée par une femme de 85 ans qui lui confie vouloir mettre fin à ses jours. Et où elle retrouve Carlos. Qui est-il? J’rai plus loin est un très joli récit, plein de sagesse et d’intelligence humaine, mais aussi empreint de mélancolie, sans doute basé sur des expériences ferroviaires personnelles. (Cerisier)

 

Sorties de presse des ULgistes - automne 2015
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