En juin dernier, la troupe d’improvisation Vas-y Ginette fêtait son 10e anniversaire sur la scène du TURLg avec trois jours de fête ininterrompue remplie de match, de spectacles, de rencontres, de fous rires…
Reportage ULg.tv consacré aux 10 ans le troupe d'impro
10 ans de matchs et de complicité
Les Vas-y Ginette ont fondé leur troupe à la suite d’une rencontre dans un atelier d’improvisation pour débutants. « Nous sommes aujourd’hui une des trois troupes d’improvisation reconnues comme acteur culturel de l’ULg » nous confie Anne-Laure Villeminot, également membre du personnel ULg.
Ce 10e anniversaire était l’occasion pour les Vas-y Ginette de faire découvrir à leur public liégeois leurs coups de cœur français rencontrés lors des tournées : « Nous avons envie de nous amuser avec nos amis français, nous avons donc invité des jouteurs de Nancy, Dijon et Besançon… c’était un peu notre Dream Team à nous. »
Lors des trois jours festifs, plusieurs types de spectacle ont été proposés : un match le vendredi soir avec les Zapeuprès, autre troupe d’improvisation liégeoise et acteur culturel de l’ULg, un nouveau spectacle le samedi et le dimanche a été consacré au spectacle pour enfants.
De 5 à 105 ans
En effet, les Vas-y Ginette peuvent se targuer de jouer pour tous les publics. Entre les spectacles pour enfants dès 5 ans, les matchs d’improvisation et les spectacles d’improvisation, la liberté artistique est très grande « Avec nos spectacles pour enfants, c’est face aux plus petits (et à leurs parents) que l’on se prête à l’exercice de l’improvisation avec toutes les contraintes que cela entraîne. Mais, c’est un concept qui leur plaît et qui nous plaît beaucoup aussi. C’est très surprenant car les enfants ne retiennent pas les mêmes choses que les adultes, ils sont souvent marqués par des actions plus visuelles, des mimiques… C’est en tout cas très rafraichissant comme type de public. Pour les matchs et spectacles d’impro, on joue généralement devant des familles avec adolescents, des étudiants, des jeunes adultes, on a aussi quelques pensionnés qui nous suivent. »
Quand le metteur en scène devient un entraîneur et que l’entracte se change en mi-temps
On dit que l’improvisation tient plus de la prouesse sportive qu’artistique et qu’elle trouve ses origines au Canada, lorsque des gens de théâtre, lassés de voir leurs salles se vider au profit des gradins de hockey, ont décidé de transformer leurs spectacles en matchs. Le plan a fonctionné et le jargon a subsisté : le metteur en scène est devenu le coach/l’entraîneur, l’entracte s’est changé en mi-temps et les répétitions sont devenues des entraînements.
Anne-Laure Villeminot confirme : « L’improvisation est réellement beaucoup plus physique que le théâtre traditionnel. Comme rien n’est répété à l’avance, il faut être en permanence dans l’énergie physique et mentale, sinon, ça ne fonctionne pas. Chaque semaine, on s’entraîne à l’improvisation avec une série de coachs différents. Ils ont souvent une spécialité, certains d’entre eux nous aident à travailler les personnages, d’autres, le rebond, d’autres encore, l’acceptation… On change de coach environ tous les 3 mois et de temps à autre, on intègre des coachs invités comme Joël Michiels, des membres des Indésirables ou encore la comédienne Camille Fernandez. Ca permet de varier les plaisirs.» D’ailleurs, pour les Vas-y Ginette, lors de la séance hebdomadaire du mardi soir, l’improvisation cède parfois la place à des entraînements de mime, de chant, ou de danse.
L’improvisation entre boulot, scène et vie privée
Gérer une troupe d’improvisation ne s’improvise pas. Lorsqu’il faut jongler entre la vie professionnelle, la vie privée et la troupe (les spectacles commandés, les entraînements et la logistique), mieux vaut être sûr de sa passion parce que c’est bien de ça qu’il s’agit. « Aucun d’entre nous ne vit de l’improvisation. » explique Anne-Laure Villeminot « Nous avons tous un job à temps plein la journée et pour la gestion de la troupe, nous sommes organisés en ASBL. Mais pour faciliter les choses, nous nous sommes répartis les tâches : certains sont responsables du côté artistique, ce sont eux qui gèrent le volet lors des créations de concepts. D’autres sont chargés de l’aspect coordination parce qu’il faut une bonne organisation pour jouer dans de bonnes conditions. Pour le reste, nos conjoints nous donnent un gros coup de main et nous pouvons parfois compter sur des bénévoles… En ce qui concerne les recettes, elles sont toutes réinjectées dans la troupe, que ce soit pour payer nos entraîneurs ou pour acheter du matériel ou des décors, tout est réinvesti. »
Qui veut se lancer dans l’improvisation ?
L’improvisation connaît un beau succès à Liège. D’ailleurs, l’atelier proposé par la troupe des Vas-y Ginette est déjà complet mais, il reste toujours des alternatives : « Les personnes intéressées par l’improvisation peuvent toujours nous contacter, on ne sait jamais. De plus, il est toujours possible de trouver quelques amateurs et de créer sa propre troupe. Il suffit ensuite d’engager un coach pour les entraînements. J’ai d’ailleurs entendu dire qu’en Philosophie et Lettres, un petit groupe d’étudiants avait contacté un de nos coachs pour selancer dans l'impro. » nous confie Anne-Laure Villeminot.
Et si vous franchissiez le pas ?
Vincianne d'Anna
Octobre 2015
Vincianne d'Anna est journaliste indépendante
Infos www.vasyginette.be
FB : https://www.facebook.com/vasyginette.troupedimpro?ref=ts&fref=ts