Auteurs de plusieurs romans, poèmes et nouvelles, ainsi que d’un «récit de vie», Carnet de bord d’un enseignant… libre, Guy Belleflamme aborde dans son nouveau roman, Depuis le jour où elle n’eut plus la parole, les questions de la maladie et du handicap, mais aussi celles des liens familiaux et des rapports mère-fils. En 1961, Marie-Sophie, 49 ans, dont la santé reste fragile depuis son dernier accouchement, est victime d’un AVC qui la rend mutique. Au plus profond désespoir de son fils, Gusti, l’aîné de ses quatre enfants encore en vie. Car ce jeune journaliste récemment diplômé de l’école de Lille et qui, durant l’année écoulée, s’est confronté aux grandes grèves wallonnes contre la «loi unique», entretenait des liens particuliers avec sa mère «qui aimait tant les mots, ces mots qui permettaient d’exprimer les nuances de la pensée et des sentiments». Ensemble, ils palabraient tant et plus, discourant sur les liens entre la langue et la pensée, sur la valeur et la richesse des mots et des expressions. Désormais, c’est par des signes de la tête et de la main que Marie-Sophie s’exprime. À son retour chez elle au terme d’une longue hospitalisation, la vie se réorganise vaille que vaille. Très lentement, elle réapprend à marcher, épaulée par son aîné, conservant ses capacités d’émerveillement ainsi que l’espoir de récupérer un jour certaines de ses fonctions perdues. Une question pourtant, taraude ses proches: qu’en est-il de sa foi? Elle qui, avant son accident, était très pieuse, limite bigote, mais toujours tournée vers les autres, a refusé de recevoir l’aumônier de l’hôpital. Son état physique ne va pas aller en s’améliorant et à ces «années d’espérance» vont succéder des «décennies désenchantées». Mais si la malade a perdu tout espoir d’amélioration, elle a «gardé toute sa tête», et Gusti reste son confident. Dans ce roman sincère et touchant, Guy Belleflamme fait le beau portrait d’une femme qui va survivre plus de trois décennies à son accident. Ce faisant, il raconte la vie d’une famille chamboulée par un tragique coup du destin.
Sorties de presse de nos anciens - printemps 2015
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