Gérard Mans, Poche de noir

 

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MansLa couverture du premier roman de Gérard Mans, ancien critique d’art et bibliothécaire devenu enseignant, représente Saint-Mathieu et l’ange du Caravage. En réalité, il s’agit de la première version de l’œuvre refusée par son commanditaire, le tableau définitif est la pièce centrale d’un triptyque toujours exposé dans une chapelle de l’église Saint-Louis-des-Français à Rome. Ce choix n’est pas innocent: cette œuvre disparue en 1945 dans un bunker berlinois après avoir séjourné dans un musée de la ville fascine Raymond Vidal, gardien au Palais de la Mer, un musée de Charente-Maritime, dont, au milieu des années 1990, on a retrouvé le corps coincé dans la travée mobile du compactus d’une bibliothèque de Zagreb. Dans Poche de noir, quatre personnes prennent alternativement la parole: Raymond Vidal lui-même, retraçant son périple, Charles Bernard, un détective indépendant engagé par une agence de filatures pour le retrouver, un dénommé Occhipinti, qui travaille sur le Caravage et qui a hébergé le disparu pendant trois semaines dans sa villa de la banlieue milanaise (où il n’est pas passé inaperçu), et une prostituée romaine, Laura Brambilla. Cette mère d’une fillette, mêlée à des trafics de drogue, et dont on découvre la vie à rebours, a rencontré l’ancien gardien à Saint-Louis-des-Français où elle va régulièrement s’asseoir devant le triptyque du Caravage. Petit à petit se dessine le portrait d’un homme qui, tel un SDF, a traversé une partie de l’Europe centrale. En parallèle, on suit l’enquête du détective qui le mène en Croatie après un passage par Berlin où, aidé d’une amie, il a rencontré des témoins à même de lui raconter l’histoire du fameux tableau. Pour ses premiers pas littéraires, Gérard Mans a visé haut, instillant ses connaissances en histoire de l’art dans une intrigue intelligemment développée.

Gérard Mans, Poche de noir (Maelström reEvolution)
 

Sorties de presse de nos anciens - printemps 2015
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