Venu tardivement à l’écriture, d’abord avec des récits comme La Malédiction de l’abbé Choiron réédité chez Weyrich, puis, passé la cinquantaine, avec en 2000 un premier roman, La Femme manquée, salué par plusieurs prix, Armel Job vient de publier son dix-huitième livre. Un an après Dans la gueule de la bête, qui met en scène des juifs liégeois sous l’occupation allemande, De regrettables incidents aborde des sujets sociaux et humains cruciaux, les réfugiés sans titres de séjour ou les abus sexuels. C’est pour prouver la volonté d’intégration de sa famille, des Kazakh installés depuis quatre ans dans une commune située non loin de Spa mais menacés d’expulsion, qu’Olga, 16 ans, accepte de jouer dans la pièce que monte le Royal Sillon, la troupe locale. Sous l’œil envieux de sa jeune sœur, Vika, reléguée à la technique à cause de son souffle au cœur. Mais la préparation du spectacle n’avance pas dans l’harmonie. Son metteur en scène, Werner, qui tient avec sa femme l’épicerie du village, a, d’une part, mis fin au règne qui semblait éternel de son prédécesseur, une personnalité locale, et, d’autre part, décidé de remplacer la sempiternelle comédie par un drame scandinave. Engageant une ex-jeune première, devenue une femme mûre, il découvre les actes délictueux auxquels s’est livré l’ancien directeur de la compagnie. Comme dans un film de Chabrol, dans ces bourgs où tout le monde s’épie, des feux mal éteints ne demandent qu’à s’embraser, jusqu’à provoquer un incendie aux conséquences imprévisibles. Armel Job, qui possède un réel sens de l’intrigue, dote ses personnages d’une épaisseur humaine et tragique qui en font de mémorables figures romanesques.

Sorties de presse de nos anciens - printemps 2015
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