Jackie Kay / Caroline Ziane (trad.), Carnets d’adoption

 kay-zianeCe recueil d’une poétesse, romancière et nouvelliste écossaise a reçu plusieurs prix et a fait l’objet d’une adaptation audio diffusée sur la BBC. Formé de trois parties, il évoque par bribes, sous une forme poétique, quelques moments puisés dans les trente premières années de l’auteure, de 1961, date de sa naissance, à 1990. Ne parvenant pas à avoir d’enfant, sa mère décide d’en adopter un. Elle a 19 ans et est communiste. Toutes les agences refusent. Jusqu’à ce qu’elle dise que, pour elle, «la couleur n’importe pas». Sa fille sera noire. Jackie a 7 ans lorsque sa «môman» lui révèle qu’elle n’est pas sa vraie mère. Mais, pour la fillette, qui a peur «qu’elle s’efface», «elle reste la meilleure maman du monde OK». À l’école, Jackie est victime d’injures et vexations racistes et, à 10 ans, affiche dans sa chambre un poster d’Angela Davis emprisonnée aux États-Unis. Ensuite, c’est la rupture mère-fille.
Finement écrit, ce bref texte à deux voix a été traduit avec doigté par Caroline Ziane, jeune diplômée en traduction de l'ULg, qui en a respecté la mélodie particulière, un style fluide et comme apaisé pour dire des choses âpres et parfois douloureuses. Carnets d’adoption n’est pas d’une lecture toujours aisée tant son auteur recourt à l’ellipse et au non-dit mais le lecteur se laisse entraîner par le rythme de son phrasé proche d’une mélopée.

Jackie Kay, Carnets d’adoption, traduit par Caroline Ziane (Mémoire d’encrier)
 
 
 
 
 
 

Sorties de presse de nos anciens - printemps 2015
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