Auteur d’une œuvre importante, parue notamment chez José Corti et couronnée par plusieurs prix, Christian Hubin a récemment publié deux recueils à L’Étoile des limites, un éditeur installé dans le Lot. Que reste-t-il quand on a tout enlevé ? Des mots délicatement agencés sur la page, parfois une seule lettre, tels qu’ils apparaissent dans Crans. Comme si une main malicieuse avait effacé le reste des phrases, n’abandonnant que quelques mots épars avec lesquels le lecteur doit se débrouiller. Face à cette audacieuse épure, celui-ci est contraint de laisser libre cours à son imagination et à sa sensibilité pour combler les vides. Les parties I et II de ce recueil sont séparées par des notes qui sont autant de réflexions poétiques, ou philosophiques, tout aussi succinctes, et mystérieuses. «Le poème ne tue pas qui le lit. Lu, il se tue.»
C’est dans cette voie que le poète inscrit son plus récent ouvrage, Rouleaux, suite de fragments collectés pendant sept ans qui sont autant de jaillissements poétiques venant percuter le lecteur. Des réflexions sur la poésie, l’écriture, le langage, rythmées par une ponctuation qui, à l’instar des silences du précédent livre, sont autant d’invitations à des voyages intérieurs.

Sorties de presse de nos anciens - printemps 2015
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