Les cinq âges du Jazz

Jazz moderne post 1945

Be Bop

Au début des années ’40, un style de jazz révolutionnaire poussa le bout de l’oreille, le Be Bop, un jazz à écouter, pas à danser mais la 2e Guerre Mondiale y mit une sourdine. Dès 1945, il revint à la charge. De jeunes musiciens noirs en eurent marre de jouer jusqu’à la nausée des airs de danse qu’ils appelèrent du jazz-à-papa. Ils eurent soif de briser les règles d’harmonies, de progressions d’accords, de gammes et de phrasés, ils voulurent qu’on les écoute et qu’on les laisse improviser à loisir. 

CharlieParker1947 TheloniousMonk MileDavis

Charlie Parker, Thelonious Monk © W. Gottlieb et Miles Davis ©RuiBritto
 

C’est la ville de New York qui fut le berceau de ce nouveau style qui tranchait résolument sur les styles antérieurs, la mélodie fut fortement occultée au profit des nouvelles règles et, bien sûr, cette musique très théorique et sophistiquée, intellectuelle, découragea une partie énorme du public.  Quelles étaient ces nouvelles règles et ces nouvelles procédures ? L’improvisation sur les accords plutôt que sur les mélodies le recours à des harmonies dissonantes, l’utilisation de gammes par tons entiers et de phrasés irréguliers, l’accentuation de n‘importe quel temps (et pas seulement le 2e, le 4e ou les 4).

Max RoachTout cela supposa une virtuosité technique qui n’était pas accessible à tous, il y eut beaucoup d’appelés, peu d’élus parmi lesquels Charlie Parker (sax), Thelonious Monk (piano), Dizzy Gillespie (trompette), Bud Powell (piano), Max Roach (batterie), Miles Davis (trompette)...

Max Roach ©William Gottlieb
 
 

 

CharlieParkerDizzyGillespie1951 TheloniousMonkDizzyGillespie1971
Charlie Parker/ Dizzy Gillespie
Hot house 1951
(Youtube)
Thelonious Monk /Dizzy Gillespie
1971
(Youtube)

 

                    

 

 

Jazz cool

LesterYoungDans les années ’50, des musiciens, blancs pour la plupart, prônèrent une version plus soft du Be Bop, tout en décontraction avec des rythmes doux et des sonorités feutrées mais en observant, en douceur, les nouvelles règles du jazz moderne, on parla de Jazz cool qui se développa en Californie, au chaud. Ces musiciens trouvèrent parfois leur inspiration dans les drogues douces comme la marijuana… et l’alcool. L’inspirateur à la base fut le saxophoniste noir Lester Young et un des membres influents de cette coterie fut Miles Davis qui, en véritable caméléon de génie, passa, avec brio, de style moderne en style moderne jusqu’à sa disparition en 1991.

Lester Young © William Gottlieb

 

MilesDavis
 Miles Davis
Kind of blues
(Youtube)

 

Ce fut donc un Jazz blanc avec des saxophonistes comme Gerry Mulligan, Stan Getz, Lee Konitz… des trompettistes comme Chet Baker… des pianistes comme Lennie Tristano, des big bands comme celui de Stan Kenton, etc.

 

GerryMulligan  StanGetz  LeeKonitz  Lennie Tristano 

Gerry Mulligan © Heinrich Klaffs – Stan Getz © SAS Scandinavian Airlines – Lee Konitz © Hreinn Gudlaugsson – Lennie Tristano © William P. Gottlieb


Getz et Baker Stan Kenton Big band

Stan Getz et Chet Baker ©Geir – Stan Kenton Big Band © Hans Bernhard (Schnobby)

 

Aux mêmes époques, ce style eut un écho en Belgique avec René Thomas (guitare), Bobby Jaspar (sax) et Jacques Pelzer  (passé d’abord par la case Be Bop) ; ces styles sont encore pratiqués chez nous en ce moment (Robert Jeanne, Jacques Pirotton, Philip Catherine…)

 

 ChetBaker StanGetz Autumn Leaves BernisTune
Chet Baker
Best of (1h24)
(Youtube)
Stan Getz
(Youtube)
Gerry Mulligan et Chet Baker
Bernie's tune
(Youtube)

 

 

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